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Présentation

La désertification, le changement climatique et la dégradation des terres impactent fortement sur les principaux leviers de croissance économique, de cohésion sociale, de stabilité et de sécurité des Etats sahélo-sahariens. La récurrence et la recrudescence des impacts malgré divers plans d’action de lutte, rappelaient l’urgence d’une approche régionale basée sur un engagement commun, des actions concertées. Les Chefs d’Etat et de Gouvernement de Burkina Faso, Djibouti, Erythrée, Ethiopie, Mali, Mauritanie, Niger, Nigeria, Sénégal, Soudan et Tchad, se référant à la décision du 7ème Sommet de la CEN-SAD des 1er et 2 juin 2005 à Ouagadougou (Burkina Faso) ont mis en place l’Initiative de la Grande Muraille Verte (IGMV), endossée en 2007 par l’Union Africaine en Initiative Grande Muraille Verte pour le Sahara et le Sahel.

Afin de doter l’Initiative de mécanismes de coordination, d’harmonisation des actions et d’appui à la mobilisation des ressources, l’Agence Panafricaine de la Grande Muraille Verte (APGMV) a été créée le 17 juin 2010 à N’Djamena au Tchad, sous l’égide de l’Union Africaine et de la CEN-SAD. L’APGMV est une organisation interétatique disposant de la capacité juridique internationale.

L’mitigative GMV est l’expression d’une coopération des Etats dans la lutte face aux défis environnementaux et climatiques basée sur le ‘’Concept GMV’’. Le concept, dans sa vision et ses objectifs intègre les trois (03) Conventions de Rio et s’inscrit dans les logiques des politiques nationales et sous régionales de Restauration-Conservation-Protection du Capital Naturel (RCPCN), et de Développement Economique Local des terroirs. Il cible globalement la zone saharo sahélienne du Circum-Sahara, entre les isohyètes 100 et 400 mm. L’opérationnalisation englobe actuellement la bande au Sud du Sahara, zone fragile et particulièrement exposée aux crises récurrentes et devrait être étendue à celle au Nord du Sahara.

La Stratégie globale harmonisée repose sur les socles suivants : (i) une Vision et des Objectifs partagés, (ii) un Modèle de Développement et de Gouvernance locale, (iii) des Outils et mécanismes de Gestion Durable des Terres, (iv) un Cadre Logique d’Intervention, (v) des Portefeuilles de Programmes et (vi) une Stratégie de mobilisation de financement.

Les indicateurs et impacts attendus de l’IGMV sont autocentrés sur les terroirs et leurs populations locales et convergent vers l’accélération de la lutte contre la dégradation du Capital naturel, la pauvreté, l’insécurité alimentaire et la sécurisation. La vision et les objectifs partagés ambitionnent ainsi la transformation des zones sahélo-sahariennes par l’installation et la consolidation de leviers de développement dans l’optique de créer des Pôles Ruraux d’Emergence Economique (PREE), dont le développement et l’intégration aboutiraient vers 2025 à des Pôles Ruraux de Production et de Développement Durable (PPRDD).

L’approche participative dans la GMV renforce la position centrale des terroirs dans le modèle de développement et de gouvernance locale du processus de transformation du Sahel par effet domino, itératif et intégrateur. Le processus part de l’émergence de Fermes Agricoles Communautaires Intégrées (FACI) et polyvalentes, dont le développement, la démultiplication et la dissémination génèrent des Domaines Agricoles Communautaires Intégrés (DACI) dans le périmètre communautaire ou intercommunautaire. Les FACI et les DACI renforcent les capacités de production et de transformation agricoles et de génération de revenus stables. Elles favorisent dans le court terme l’intervention du secteur privé et la création d’Agropoles Ruraux (AgropoR). Le principal défi est la définition d’un processus dynamique de gestion durable, favorisant la restauration et la protection du Capital Naturel, l’identification et la valorisation des Opportunités Locales de développement (OLD) et l’optimisation de leurs chaines de valeur. Le modèle de développement des terroirs est repensé plus inclusif et plus participatif et dans une approche économique.

  • Le Schéma de Développement et de Gouvernance Locale (SDGL) Le SDGL s’appuie sur les quatre piliers suivants :
    Unité Communautaire Intégrée de Développement Durable (UCIDD), entité de base identifiée par sa viabilité économique et correspondant à un ou un groupe de terroirs présentant une homogénéité sociologique, culturelle et un potentiel avéré de développement.
  • Centre d’Appui au Développement des Terroirs (CADT), Plateforme technique Multisectorielle d’Appuis et de Conseils (PTMAC), facilitant l’accès et le transfert des informations et expériences réussies à travers notamment des périmètres expérimentaux des incubateurs de projets et d’innovations. La task-force du CADT regroupe divers acteurs des services étatiques, des collectivités locales, du secteur privé, de la société civile ainsi que des universités et centres de recherche. Elle appuie les populations et communautés locales de l’UCIDD dans l’élaboration et la planification des politiques locales et la mise en œuvre des bonnes pratiques.
  • Comité Local de Développement Durable (CLDD) : il est responsable avec l’appui de la task-force Locale (TFL), de la conduite des actions de développement et de gouvernance à la base.
  • Alliances Nationales GMV : elles constituent des cadres de concertation et d’information des structures et acteurs sur l’approche, la stratégie, les projets et le financement dans la mise en œuvre de la composante nationale GMV. Elles sont mises en place en amont au niveau national pour assurer une bonne articulation de ce processus.

L’objectif global de la Gestion des terres est de stabiliser puis d’inverser le processus actuel de dégradation des terres en vue d’atteindre la Neutralité en termes de Dégradation des Terres. La sensibilisation et l’encadrement des populations aux meilleures techniques et pratiques de Gestion durable des Ressources naturelles et des terres et des systèmes de production ruraux les plus adaptés au terroir sont mis en priorité. Ceci s’appuie essentiellement sur le Dispositif Opérationnel d’Information et de Communication (DOIC), la réalisation et le suivi de périmètres expérimentaux au niveau du CADT.

Le Cadre logique d’Intervention prévoit un cadre de cohérence, un modèle de gouvernance locale et un cadre d’orientations et de Suivi-Evaluation des itinéraires et impacts à travers un système multi-modulaire comprenant un Système d’Information Géographique, un Observatoire Climat/DEL et un Système d’Alerte Précoce et Réponse.

Le fiinancement du Plan Quinquennal d’Activités (PAQ) 2016-2020 estimé à environ trois (03) milliards de dollars US fait l’objet d’un plan d’intervention financière spécifique GMV, assorti d’une stratégie de mobilisation par des mécanismes et instruments innovants axés sur les finances Climat. Il s’agit d’une Banque GMV carbone, d’un Fonds GMV d’Adaptation et de Résilience au Climat et de Développement local, d’une accréditation aux Fonds climat et d’une admission en Agence d’Exécution des activités de mise en œuvre de la GMV.  En appui à ces mécanismes et instruments, une table ronde des partenaires techniques et Financiers est prévue.

Le PAQ 2011-2015 a permis la mise en place des fondamentaux institutionnels, juridiques et organisationnels, les cadres et outils de mise en œuvre et de tirer les leçons pertinentes. Des réalisations et impacts socio-économiques sont d’ores et déjà effectifs dans la plupart des Etats et des sources de financement et partenariats techniques sont identifiés et les requêtes formulées. Le PAQ 20162020 sera la phase active d’opérationnalisation.

L’Afrique, confrontée aux problématiques de la désertification, la dégradation des Terres et le Changement climatique auxquelles elle sera particulièrement vulnérable dans les prochaines décennies a mis en place l’Initiative de la Grande Muraille Verte (IGMV). Il s’agit d’une approche multisectorielle, holistique et écosystémique associant activités de Gestion Durable des Terres, de restauration des bases de production et activités de Développement économique local dans la vision de transformation des zones sahélo-sahariennes en Pôles économiques viables. Des mécanismes et instruments innovants ciblant les finances Climat sont élaborés et divers axes de coopération identités.